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« J’apporte de nouvelles idées, mais il détient le savoir-faire »

« Avoir des projets nous a aidés », estiment Jérôme (à droite) et Michel Fouché.

Différents au travail, Jérôme Fouché et son père Michel se retrouvent dans un fonctionnement en mode projet.

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Pour tout dire, Michel Fouché ne s’attendait pas à revoir son fils sur l’exploitation. « Jérôme a fait des études de commerce, puis travaillé dans le secteur du tourisme pendant presque dix ans. Alors, c’était difficile à imaginer ! », explique l’éleveur allaitant à La Chapelle-sur-Oudon dans le Maine-et-Loire. La surprise passée, père et fils ont opté pour un temps d’observation : pendant deux ans et jusqu’à son installation en mai 2023, Jérôme a été salarié de la ferme. Cette période a permis de confronter et d’ajuster leurs tempéraments. « Mon père avait toujours travaillé seul. Moi, toujours en équipe et souvent en position d’encadrant. » Le choc des générations s’est aussi noué autour du partage des informations, ou plus précisément, l’usage des outils ad hoc. Avec d’un côté, le carnet et le crayon et de l’autre, le smartphone. « Mon bureau n’est pas bien rangé, mais sur l’ordinateur, tout est au carré. Chez mon père, c’est l’inverse », résume Jérôme. « Par goût, j’ai toujours pris des notes et c’est vrai que j’aime avoir les documents papier à portée de main ! », fait écho Michel.

Pouvoir compter l’un sur l’autre

Sans les nier, le binôme ne s’est pas attardé sur ces aspects. « Avoir des projets nous a aidés », évoquent les deux éleveurs. Dès l’arrivée de Jérôme, des décisions ont été prises. L’élevage est passé d’environ 120-130 vêlages à 150-160 par an, et les veaux mâles, jusqu’ici vendus en broutards, ont été mis à l’engraissement. « Nous avons refait la stabulation et les silos et nous avons prévu, maintenant que nous arrivons à 400-450 animaux, d’investir dans une mélangeuse. » Michel et Jérôme Fouché sont dans un processus de transmission. D’ici à la retraite de Michel, ils doivent travailler ensemble dix-huit mois à deux ans. « Travailler en famille est un atout ! Au quotidien, nous savons pouvoir compter l’un sur l’autre. Ça apporte de la flexibilité. Dans un élevage, c’est important. » Important aussi pour que le rythme de chacun soit respecté. Au travail à 6 h 30, Michel est clairement du matin. Jérôme, père de deux jeunes enfants, plutôt du soir. « Un vêlage à 4 h 00 du matin ne me dérange pas. Le soir, j’aime moins. Jérôme, c’est le contraire. On se complète », se réjouit Michel.

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